Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

L’armée israélienne attaque l’hôpital Nasser de Khan Younès, le plus grand encore en service à Gaza

Terrifié, le docteur Mohammed Harara se filme, errant dans une salle de l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Tout autour, les débris d’une explosion jonchent le sol, l’air est saturé de poussière. « Y a-t-il encore quelqu’un à l’intérieur ? », répète le médecin dans cette courte vidéo postée jeudi 15 février sur Instagram, sur fond de tirs d’artillerie. L’armée israélienne vient alors de lancer son assaut sur le plus important complexe hospitalier encore en service dans la bande de Gaza. Une autre vidéo tournée par le journaliste palestinien Mohammed Salama montre des patients évacués dans le chaos, après une frappe sur le service d’orthopédie, qui a tué un malade. Face à l’assaut, plus de 400 personnes, dont 191 patients, ont été transférées dans une aile de l’hôpital, sans eau ni nourriture, selon le ministère de la santé local. D’après la même source, 5 patients qui étaient traités dans l’unité de soins intensives, ont trouvé la mort, en raison d’une pénurie d’oxygène.
« L’hôpital Nasser de Khan Younès a été touché par des tirs d’obus tôt ce matin, alors que l’armée israélienne avait annoncé au personnel médical et aux patients qu’ils pouvaient rester dans l’hôpital », a rapporté sur X l’ONG Médecins sans frontières (MSF), faisant état d’un « nombre indéterminé de personnes tuées et blessées ». Les militaires israéliens ont affirmé avoir lancé leur raid après avoir collecté des « renseignements crédibles provenant de différentes sources, dont des otages libérés, indiquant que le Hamas avait retenu des otages » dans l’hôpital Nasser – ce que dément le mouvement islamiste palestinien.
L’armée espère retrouver des traces de la centaine d’Israéliens encore détenus dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023 ou celles des dépouilles des vingt-neuf otages qui y ont été tués depuis. Jeudi soir, le porte-parole des soldats, Daniel Hagari, indiquait qu’ils « cherchaient toujours » – seules des grenades ont été pour l’instant découvertes dans le complexe. Selon l’armée israélienne, plusieurs dizaines de Palestiniens ont été arrêtés dans l’opération, certains étant accusés d’avoir participé à la sanglante attaque du 7 octobre, orchestrée par le Hamas.
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a, lui, dénoncé la « tendance des forces israéliennes à attaquer des infrastructures essentielles pour sauver des vies à Gaza, notamment des hôpitaux ». Déjà étranglé par le siège israélien de l’enclave et débordé par l’afflux de morts et de blessés causés par les bombardements, le système de santé gazaoui est systématiquement pris pour cible par les militaires israéliens. L’assaut sur l’hôpital Nasser s’est d’ailleurs déroulé selon un schéma similaire aux attaques infligées à la plupart des hôpitaux du nord de Gaza ces derniers mois : Al-Shifa, Kamal-Adwan, Al-Awda, Al-Rantissi…
Il vous reste 50% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

en_USEnglish