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A la table du comité exécutif d’EDF, l’Etat confirme sa mainmise

Chaque semaine, le comité exécutif d’EDF réunit quatorze dirigeants du groupe public, dont son PDG, Luc Rémont. Lundi 25 mars, l’instance de décision comptait aussi Bruno Le Maire. En bientôt sept ans d’exercice, le ministre de l’économie s’y est invité pour la première fois, comme il l’avait annoncé en début de mois. L’occasion de réaffirmer la mainmise de l’Etat, redevenu actionnaire unique en juin 2023, au moment de relancer un programme nucléaire. L’occasion, aussi, de délivrer un message politique à destination des clients professionnels de l’électricien.
« EDF s’est engagé à renégocier les contrats » de fourniture d’électricité signés en 2022 avec les entreprises « au moment où les prix étaient au plus haut », rappelle M. Le Maire, à l’issue de la réunion. Ce dernier parle d’« un enjeu vital » aussi bien pour les TPE (entreprises de moins de dix salariés) que pour les PME (moins de 250 salariés) ou pour les ETI (moins de 5 000 salariés).
Le propos ne fait que confirmer l’annonce de Luc Rémont, en février. Le PDG d’EDF avait déjà promis un accompagnement « au cas par cas » pour les clients professionnels dont le contrat, signé en 2022, est toujours en vigueur aujourd’hui ou jusqu’en 2025.
L’initiative vient avant tout de l’Etat actionnaire. Car, en décembre 2023, interrogé par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, M. Rémont avait d’abord exclu de renégocier ses contrats de fourniture.
Le prix de l’électricité a grimpé en moyenne à 276 euros du mégawattheure sur le marché de gros où s’approvisionnent les fournisseurs français, tout au long de 2022 – avec des pointes estivales à 1 000 euros. A cela, plusieurs facteurs : un problème de corrosion sur certaines tuyauteries de réacteurs nucléaires, une sécheresse frappant la production hydraulique, mais aussi les tensions liées à la guerre en Ukraine, autour de l’approvisionnement gazier. L’étau a commencé à se desserrer en 2023, même si le prix moyen de cette année-là (97 euros) représente encore plus du double de celui observé en 2019 (autour de 40 euros).
Contactés par Le Monde, ni le ministère de l’économie ni EDF ne précisent le nombre de contrats qui donneront lieu à de nouvelles discussions. Pas plus que le montant en jeu. Selon EDF, qui travaille encore aux modalités de renégociation, la solution pourrait se traduire par un « lissage de prix » plutôt que par un remboursement. Dit autrement, l’électricien envisage de « reporter une partie du prix applicable pour le contrat en cours » vers les années ultérieures… à condition que les entreprises concernées renouvellent leurs contrats.
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